Joséphin Péladan, Les idées et les formes – La doctrine de Dante, 1908
Joséphin Péladan, Les idées et les formes – La doctrine de Dante, Paris, Sansot, 1908.
Joséphin Péladan (1858-1918) fondait en 1892 la Rose-Croix Catholique du Temple, dont les salons constituaient un rendez-vous artistique important dans le Paris fin-de-siècle et où Dante avait une place importante, pour son esthétique comme pour sa pensée religieuse. Dans cet ouvrage, Péladan vise à renouveler l’interprétation de la doctrine de Dante afin de la révéler à partir des éclaircissements dont le poète même a parsemé son œuvre. Il entreprend donc une présentation du contenu des principales œuvres dantesques à partir de la Vita Nova jusqu’au Convivio à travers les Rimes et le De vulgari eloquentia à l’enseigne de la révélation d’un sens caché. Par conséquent la Vita Nova ne serait pas un exemple de poésie amoureuse car Béatrice est l’allégorie de la sagesse. Le De vulgari eloquentia ne serait pas un traité de poétique comme le soutiennent les universitaires car la langue vernaculaire italienne à laquelle Dante fait allusion ne serait que le langage initiatique d’une société secrète. Péladan attribue à Gabriele Pasquale Giuseppe Rossetti (1783-1854) et à Eugène Aroux le mérite d’avoir dévoilé l’hérésie de Dante et établit une relation entre son œuvre indéchiffrable, celle de François Rabelais (1494 ?-1553) et de Richard Wagner (1813-1883). C’est la musique de ce dernier qui incarnerait la doctrine éternelle de Dante à l’époque moderne en la faisant revivre.