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Parcours de lecture

Fonte Gaia vous propose différents parcours pour découvrir les fonds numérisés mis à disposition ou faisant l’objet d’études au sein des équipes de recherche impliquées dans le projet

Dante en France

La divine comédie de Dante Alighieri : l'enfer. Tome 1 / traduite en vers français par Charles Calemard de Lafayette, avec le texte en regard, une préface et des notes du traducteur

Portrait de Dante Alighieri par Gustave Doré,  L'Inferno, Dante Alighieri ; illustrato da Gustavo Doré, 1867

Cette exposition virtuelle propose de découvrir une sélection de documents et d’objets disponibles sur Gallica en lien avec le projet DHAF (Dante d’Hier à Aujourd’hui en France).

Ce projet a pour objet la réception en France de l’œuvre de Dante (1265-1321), systématiquement explorée sous toutes ses facettes depuis les origines jusqu’à nos jours et il va permettre à la recherche française de contribuer avec une visée propre au vaste mouvement a suscité à travers le monde par le 700e anniversaire de la mort de ce « monument » du patrimoine littéraire mondial.

L’exposition est articulée en quatre volets : les traductions françaises, les arts visuels, l’imaginaire dantesque dans la société française et dans la culture populaire et la réception savante. En parcourant ces quatre collections il sera possible de mesurer l’intérêt profond des lettres françaises pour l’œuvre de Dante, ce dont témoignent les nombreuses traductions et ouvrages savants, ainsi que le caractère hétérogène de la dantologie française, marquée par une diffusion de productions dantesques populaires et de phénomènes culturels visant un public large.

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Le cosmos dantesque dans les illustrations anciennes

      
Le chemin poétique de la Divine Comédie s’inscrit dans des paysages cosmologiques et astronomiques qui reposent sur des descriptions de phénomènes optiques et physiques. Les savoirs scientifiques sont pourvus d’une valeur esthétique et leur but est de révéler des vérités métaphysiques et psychologiques.
L’exposition Le cosmos dantesque dans les illustrations anciennes est consacrée à l’ensemble de ces éléments, tant à la cosmologie qu’à l’astronomie, ainsi qu’à la morphologie des territoires de l’au-delà explorés par le pèlerin, tels qu’ils ont été réinterprétés par les illustrateurs dans les marginalia, dans les gloses figurées des manuscrits tout comme dans les peintures et les gravures des XIVe et XVIe siècles.
Le parcours s’articule en quatre salles, depuis l’immensité du ciel, à travers la représentation du cosmos et les sections topographiques des royaumes de l’au-delà, jusqu’aux illustrations des villes terrestres ou célestes.

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(Ms. 8530, c. 122r)

Afin de faciliter la navigation, tous les documents utilisés, leurs sigles ainsi que les liens permettant d’accéder aux œuvres intégrales numérisées, sont énumérés ci-dessous : 

Cages de monstres et monstres en cages dans la Divine Comédie

Cages de monstres et monstres en cages dans la Divine Comédie

Depuis des siècles nous dessinons des structures en forme d’entonnoirs pour visualiser l’au-delà de la Divine Comédie : au fond, l’Enfer, une montagne conique pour le Purgatoire, et des sphères concentriques pour le Paradis. La perfection abstraite des cercles des planètes, avec ses roues de hiérarchies angéliques, nous englobe, vivants et morts, en son point le plus intérieur, froid et pesant : la terre. Ainsi le récit de la Comédie, aujourd’hui encore, nous capture-t-il sans notre accord conscient. Dante, vivant, marche dans et sur ces entonnoirs et il suit ses guides, Virgile et Béatrice, car il ne pourrait faire autrement l’expérience de son au-delà, chrétien et païen tout à la fois qui inclut tout culturellement : au côté des âmes et de leurs histoires secrètes se tiennent aussi les monstres, les créatures non humaines.

En effet, ce sont des créatures monstrueuses qui gardent chaque couronne circulaire de l’entonnoir damné, en descendant de niveau en niveau toujours plus bas. Les monstres infernaux sont des gardiens et des bourreaux, des piliers de la géographie et des instruments de la justice divine. Ils représentent également des emblèmes vivants des fautes qu’ils punissent, des formes organiques et chimériques du péché. Le mythe antique explique quelque chose de leur nouvelle identification comme images du mal. Dans cette optique, les monstres sont des individus extrêmement intéressants, qu’ils soient sur les terrasses ou dans les cellules du système pénitentiaire éternel que l’Enfer constitue. (Paola Allegretti)

En suivant un parcours de l’entrée de l’Enfer – où Minos accueille les damnés en leur attribuant leur cercle pour l’éternité – jusqu’au fin fond du Cocyte – où Lucifer dévore ceux qui ont commis le plus grave des péchés, la trahison – les visiteurs découvrent différents corps sous différentes formes. L’hybridation entre caractéristiques humaines et monstruosités animales des Erynnies et de Minos (salle 1) fait écho à l’immoralité des faussaires qui se battent sauvagement ainsi qu’à la déshumanisation d’Ugolin (salle 3). Elles s’expriment dans un mouvement dont le contre-chant est constitué par la fixité du corps de Lucifer (salle 4), immergé dans la glace. En effet, il campe au fond de l’Enfer, où les fleuves infernaux font converger tous les maux qui se figent dans le Cocyte, tel un roi déchu, condamné à la captivité éternelle. Les Minotaures des frères Brizzi et de George Frederic Watts sont saisis dans une même attitude statique (salle 2). Leur corps puissant semble momentanément apaisé dans une sorte de contemplation mélancolique. Nombre de corps en mouvement accompagnent le passage vers le Paradis (salle 5) à travers la monstruosité multiforme, tantôt animalière de la bête à sept têtes et dix cornes, tantôt à l’apparence humaine de la prostituée. Sur cette inquiétante corporéité métamorphique plane la figure éthérée de l’aigle, créature bénigne formée par les âmes des bons gouverneurs, qui transporte les visiteurs au ciel de Jupiter. (Chiara Zambelli)