L’Enfer du Dante, traduction en vers par Victor de Perrodil, 1862
Victor de Perrodil, Œuvres poétiques de Victor de Perrodil. L’Enfer du Dante, traduction nouvelle en vers français. Préface critique sur Dante et la poésie au XIXe siècle. Poèmes divers, odes, fables, etc., Paris, Didier et Cie libraires-éditeurs, 1862.
Dans la préface à sa traduction en vers de l’Enfer de Dante, Victor de Perrodil nous explique son choix de traduire l’endécasyllabe italien par un vers de dix syllabes, au lieu d’utiliser l’alexandrin. Même si ce dernier peut véhiculer aisément les idées fortes contenues dans l’Enfer, la souplesse du décasyllabe, qui permet enjambements et changements de ton, le rend plus adapté. Le but du traducteur est donc de montrer Dante tel qu’il est, d’où l’absence de notes explicatives concernant les faits et les lieux évoqués par le poète. En outre, Perrodil se lance dans une critique du fanatisme qui semble entourer l’œuvre de Dante à son époque, aussi bien de la part des savants italiens que des étrangers. À ce propos, le traducteur met en exergue les aspects contradictoires de l’invention dantesque, tels que les imprécisions historiques et le manque d’équité dans la distribution des peines.