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3.3 Dans le globe terrestre

La géographie physique traduit la vision éthique et religieuse de Dante, puisque la création divine du globe terrestre a eu lieu en même temps que celle des cieux et des anges. Comme l’explique Virgile (Enf. XXXIV, vv. 121-126), le cône de l’Enfer s’est formé, sous la ville de Jérusalem, lorsque Lucifer tombant du ciel, la terre s’est éloignée pour l’éviter. Elle s’est, par conséquent, reversée dans l’hémisphère boréal en ne laissant dans l’hémisphère austral que la mer. 

Dans ces deux représentations frontales du cône de l’Enfer, l’on adopte les dimensions calculées par Antonio Manetti, leur présence souligne le fait que l’au-delà est une réalité. La première, tirée de l’édition Manuzio de 1502, est conçue dans un but didactique : les damnés, tracés comme des silhouettes élémentaires, sont reconnaissables grâce aux didascalies sur le côté gauche, ils fourmillent dans les différents cercles et les créatures infernales y sont aussi, avec leurs noms. En revanche, dans la deuxième gravure, les informations textuelles servent essentiellement à s’orienter ainsi qu’à situer l’Enfer au milieu de la surface terrestre, sur laquelle s’alternent terre et mer.