2.3 Diagrammes astronomiques
Les trois feuilles reproduites dans cette salle proviennent du manuscrit Italien 73 et montrent des diagrammes astronomiques insérés dans le commentaire qui accompagne les vers de la Comédie. La première feuille concerne Par. XXVIII, un chant qui se déroule dans le ciel Cristallin, et qui est dédié aux anges. Béatrice énonce un raisonnement sous forme de syllogisme (vv. 64-78) et explique que dans le monde des essences incorporelles, l’ampleur et l’extension ne représentent pas la véritable puissance et vertu de quelque chose, la réalité divine suprême étant représentée par le point.
La deuxième image propose un schéma astronomique différent. Cette fois-ci, le commentaire accompagnant le dessin est dédié à Par. XXV, vv. 100-102, et s’inscrit dans une comparaison entre la lumière de saint Jean et celle de la constellation du Cancer : si cette dernière accueillait une étoile lumineuse comme l’est le saint, elle ferait disparaître la nuit pendant un mois entier en hiver, car l’étoile illuminerait la nuit, telle un deuxième soleil.
La dernière image se réfère à Par. XXVII, lorsque Béatrice clôt le chant par une figure eschatologique : bien que très éloigné dans le temps, le rêve terrestre de la paix et du chemin vertueux de l’humanité se réalisera grâce à l’intervention divine. Ainsi, le commentaire explique les vv. 142-144 : les cieux éclaireront le monde et sauveront les hommes avant que le mois de janvier ne « sorte de l’hiver ». Dans le calendrier julien, en vigueur à l’époque de Dante, l’année durait 365 jours et 6 heures (les 12 minutes en excès furent corrigées ensuite par le calendrier grégorien) : de cette manière, au fil des siècles, l’équinoxe aurait été ramené en arrière du 21 mars jusqu’à fin décembre. Le mois de janvier serait ainsi tombé au printemps, c’est-à-dire en dehors de l’hiver.